5.1.08

Communiqué de l'AISPP de juillet 2006 : Torture et humiliations

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques
33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis
Tel : 71 340 860 Fax : 71 351 831

Tunis, le 9 juillet 2006

Communiqué

Nous avons été contactés par madame Houda Bent Omar Ben Mohammed Ben Khaled, détentrice de la Carte Nationale d’Identité n° 05042372, après qu’elle ait rencontré son mari, monsieur Naoufel Sassi, vendredi 6 juillet 2006, et ce pour la première fois depuis l’arrestation de ce dernier le 14 juin 2006. Elle a été terrifiée par les traces de torture qu’elle a constatées et par les détails qu’il lui a relatés. Il a été contraint de rester quatre jours debout enchaîné par les pieds, cerné par un groupe de tortionnaires qui l’ont frappé, humilié et qui ont proféré devant lui des propos grossiers.
Son épouse a dit aussi qu’au terme de sa garde à vue illégale qui avait duré plus de vingt jours, monsieur Naoufel Sassi avait été déféré pour l’instruction devant le premier bureau du Tribunal de Première Instance de Tunis le 6 juillet 2007, et que l’interrogatoire avait été reporté au 17 juillet 2006.
Son épouse a enfin informé que monsieur Naoufel Sassi se plaignait d’insuffisance respiratoire et qu’il était maintenant incarcéré à la prison civile de Tunis en compagnie de détenus de droit commun dans une cellule trop exiguë pour une telle quantité de prisonniers. La surpopulation entraîne un surcroît de torture et contribue à l’aggravation de son état de santé. Elle l’empêche de respirer normalement. Il souffre d’asthme et a subi une opération à la jambe.

L’AISPP
-exprime sa vive préoccupation face aux arrestations des jours derniers, qui n’ont pas respecté la procédure légale et ont vu le dépassement du délai de garde à vue dans la majorité des cas de personnes détenues dans les postes de police.
-condamne les actes de torture
-exige l’ouverture d’une enquête suite aux plaintes qui ont abondé dans la dernière période à propos d’actes de torture ignobles qui ôtent aux procès leur crédibilité puisqu’ils ne respectent pas les standards minima des procès équitables.

Le président de l’Association
Maître Mohammed Nouri

(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)